Avant de commencer j’aimerais préciser que je ne connais rien des précédentes séries (je n’ai vu que le film live).
Après une douzaine d’épisodes disponibles, peut-être pouvons-nous nous arrêter un instant dans notre quête et contempler le monde vide et métallique que nous dépeint Casshern Sins.
C’est au milieu d’une bataille que j’ai rencontré pour la première fois Casshern.
Il virevoltait parmi les robots, les dessoudant un à un dans une chorégraphie si belle et si parfaite que j’en fus renversé. Cette technique, ces plans incroyablement biens choisies qui contribuent indubitablement à la singularité de cet anime sont tout bonnement hallucinants. Le style old school des personnages (contours apparents, visages parfois anguleux, coupes de cheveux à la Saint Seiya) détonne. À ce propos le parti pris artistique est aussi à l’image de la réalisation : unique. J’en reparlerais plus longuement ensuite en évoquant l’épisode neuf et ses background pour le moins étonnants.
Les épisodes avancent, défilent et nous sommes plongés dans la même expectative que Casshern, le même besoin de réponse. Qu’a-t-il fait à Luna? Qui et qu’est-elle? Pourquoi cette perte de mémoire? Que recherche-t-il? S. Yamauchi ne fait rien dire de plus aux personnages que le strict nécessaire et c’est ce qui agace certain. M’est avis que peu importe ici les réponses… laissons-nous bercer par les contemplations apocalyptiques de ce monde en ruine et admirons.
L’univers de Casshern semble déserté par les humains, les rares que l’on rencontre (comme par exemple Akoes) sont voués à une mort proche. La survie et le désespoir deviennent maîtres dans ce monde en ruine, ruine que Casshern semble avoir provoquée et dont il se sent coupable au plus haut point. Chaque nouvel épisode, chaque nouvelle rencontre de Casshern avec les quelques survivants mécaniques permet de mesurer la conséquence de ses actes passés. Parlons-en de ces rencontres : des personnages secondaires qui n’apparaissent que pour un épisode et qui disparaissent, aussi éphémères que la vie elle-même.
C’est par exemple Sophita, la folle combattante gracile et agile qui ne peut s’exprimer qu’en combattant. Lizabel, et son obsession de retrouver un son perdu. Janice, elle qui apporte l’espoir dans ces paysages morts. Nico, la petite fille détraquée. Margo, l’artiste perdu. Et bien d’autres… ils sont tous autant d’identifications possibles pour notre héros. À ce titre ils le changeront et seront à leur tour changés par lui pour peu qu’ils survivent à l’anéantissement.
Rarement on aura vu des personnages secondaires aussi soignés, aussi charismatique. Le chara design de Casshern Sins est tout bonnement fantastique. Et tous les autres rôles plus récurrents ne sont pas en reste (Dio, Leda, Lyuze, etc…).
Tous ces robots, que sont-ils pour les humains d’autrefois et les quelques uns restant? La question du double flotte étrangement sur ces relations. Ici, ce sont les êtres mécaniques qui sont plus apeurés par leur mort prochaine que les humains eux-mêmes.
La douce mélancolie poussiéreuse qui se dégage des errances de notre héros est divinement accompagnée par la musique de K. Wada (qui a officié entre autre sur Inu Yasha, Princess Tutu). Les mélodies à la guitare et aux violons sont incroyables et j’attends fébrilement la sortie de l’OST.
J’évoquais plus haut l’art du dessin dans Casshern Sins, visible au premier coup d’œil sur les fonds. Voir évoluer Casshern dans cet univers est un régal visuel, à tel point que l’on voudrait que cela ne s’arrête jamais (je parle surtout pour moi, oui…). Voici quelques background de ce fameux épisode neuf :
Des tons qui rappellent follement le courant impressionniste… magnifique. Nous les devons à Kenji Matsumoto. Les autres fonds, qu’importe l’épisode, bénéficie d’un traitement hors pair.
Casshern Sins est un anime à voir absolument.
Parce qu’il pousse la maîtrise de toute l’équipe derrière ce projet si loin qu’elle en devient orgasmique à admirer. Parce que la chorégraphie des combats impose le respect. Parce que la qualité du dessin et des plans atteint un niveau rarement vu.
Je dois être un des rares à le penser mais : peu m’importe que le scénario soit au final décevant. Un style et une classe de cette trempe on n’en voit pas tous les jours.
Idem, ça ne me dérange pas le fait que le scénario se dévoile peu et semble inexistant. Casshern Sins, c’est un anime contemplatif, on reste bouche bée devant tant de beauté (rah l’épisode 9), le soin apporté aux personnages et cette atmosphère unique renforcée par une très bonne bande-son (ouais, vivement l’OST !). Comme tu dis, c’est à voir mais la lenteur du dévoilement de l’intrigue et l’aspect old school découragent pas mal de personnes.
« Je dois être un des rares à le penser mais : peu m’importe que le scénario soit au final décevant. Un style et une classe de cette trempe on n’en voit pas tous les jours. »
Je suis également d’accord avec cette phrase. Le scénario est pour l’instant très secondaire et, personnellement, ça ne me pose aucun problème. Casshern Sins est une série qui se base sur travail artistique exceptionnel, que ce soit pour l’animation, le chara design ou encore le background. Pour ce dernier, j’irai d’ailleurs lire avec attention le lien vers Kenji Matsumoto :}
“Je dois être un des rares à le penser mais : peu m’importe que le scénario soit au final décevant. Un style et une classe de cette trempe on n’en voit pas tous les jours.”
si on pouvait juste oublier le scénario et continuer la comtemplation .
t’es pas le seul a le penser on est nombreux ; c’est juste que un peu partout l’anime est sous-évalué (ces kevin fan boy shonen sont une plaie).
croisons les doigts pour avoir un final digne de ce qui est montré ;histoire de le mettre en evidence dans nos collections.
Alors oui ok, Casshern SINS est (globalement) beau et on pourrait s’en contenter. Mais, outre ce scénario franchement mollasson, l’anime a des lacunes incontestables.
Il y a volonté non dissimulée d’attendrir voire d’émoustiller le fan de loli et je trouve que ça fait vraiment tâche dans un titre qui se veut sérieux et en marge de la plupart des productions. Ringo est une vraie plaie dans certains épisodes et la loli débile mentale de l’épisode 9, merci mais non merci.
En outre, tous les épisodes ne sont pas si beaux que ça. L’épisode 11 notamment, en plus d’être creux et ennuyeux, ne nous offre rien de particulièrement agréable à l’oeil.
Et puis bon… le personnage de Casshern est tout sauf intéressant puisque complètement ahrui et dépourvu d’initiative. Heureusement que certains personnages secondaires bénéficient d’un charisme plus prononcé.
Bref, Casshern SINS est pour moi une de ces séries qui se prennent un peu trop sérieux, qui misent tout sur l’ambiance et la technique et en oublient qu’une série TV ce n’est pas un film d’1h30, que de belles images ne suffisent pas forcément à capter l’attention du spectateur sur 26 épisodes.
J’aime bien cette série, justement parce que techniquement et esthétiquement elle a une identité propre mais à aucun moment je n’ai eu envie d’enchaîner les épisodes comme j’ai pu le faire avec Kaiji (pourtant très moche!), TTGL, Kaiba ou plein d’autres séries qui parviennent à scotcher au fauteuil.
La série contente clairement plus ceux qui ont une sorte de désir contemplatif que les autres.
Ringo m’a certes passablement agacé au début aussi, mais je m’y suis fait. On s’habitue à tout.
« Il y a volonté non dissimulée d’attendrir voire d’émoustiller le fan de loli et je trouve que ça fait vraiment tâche dans un titre qui se veut sérieux et en marge de la plupart des productions. Ringo est une vraie plaie dans certains épisodes et la loli débile mentale de l’épisode 9, merci mais non merci. »
Imo, tu pointes là un problème central et qui s’étend à toute l’animation japonaise (mise à part quelques rares exceptions) : l’impossibilité complète de se départir des carcans dans lesquels elle c’est quelque peu enfermée.
Je veux dire par là que quelque soit le type de série, on retrouvera presque toujours un perso « MOE-type » dedans. Peuvent pas s’empêcher de satisfaire l’otaku de base quoi… comme tu le dis. Cette satisfaction doit s’appliquer à ceux qui produisent l’anime aussi note bien.
« que de belles images ne suffisent pas forcément à capter l’attention du spectateur sur 26 épisodes. »
Et oui mais dans Casshern Sins y’aura 24 épisodes! C’est là que tu vois que ces gars là y sont plus forts! AHAH :P